Tuesday, November 10, 2009

La plante miracle ? «Gwo mestiyen », pour ou contre ?

Planter massivement du Jatropha (« Gwo mestiyen » en créole) en Haïti reviendrait à faire d’une pierre plusieurs coups. Selon ses promoteurs, le Gwo Mestiyen est une plante ultra résistante qui peut se développer rapidement sur les pentes arides de nos mornes déboisés et les protéger contre les inondations dévastatrices. De plus, ses fibres peuvent être utilisées en remplacement du charbon de bois pour la cuisson ou pour fabriquer de l’huile qui servira de carburant à des génératrices produisant de l’électricité. Pour couronner le tout, les déchets provenant de la production de l’huile à partir du Gwo mestiyen peuvent être transformés en compost ou encore en nourriture pour poulets et cochons, voire même pour tilapia.

Des investisseurs haïtiens et étrangers sont actuellement intéressés à planter du Gwo mestiyen sur grande échelle selon cet intéressant article du New York Times. Par contre la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) soutient que pour produire suffisamment d’huile, le Gwo Mestiyen doit être planté sur des terres fertiles et remplacer ainsi la production de pois, maïs, bananes, patates et autres ignames. Le Gwo Mestiyen mettrait en quelque sorte ce qui reste de la production alimentaire locale en danger. Considérant les bénéfices et risques supposés du Gwo Mestiyen, vaut-il la peine d’essayer sa culture sur grande échelle quitte à importer un peu plus de quoi manger? Quelle devrait être la priorité ? Protection de l’environnement ou production alimentaire locale?
Photo: rechargenews.com

Sunday, September 27, 2009

Des entreprises haïtiennes classées parmi les meilleures de la Caraïbe.


Des entreprises haïtiennes arrivent dans le peloton de tête du Pionners of Prosperity Awards, un concours récompensant des entreprises caraïbéennes performantes évoluant dans des environnements difficiles. La Compagnie d’assurance AIC obtient le 2ème prix, l’entreprise informatique Solutions S. A. et la firme Gama sont également dans le peloton de tête. Toutes nos félicitations à ces trois entreprises !
Fait à signaler, deux des 3 firmes (Gama et Solutions S.A.) ont été créées par des anciens de la Faculté des Sciences de l'Université d'État d'Haïti. Quand on connait ce que peut apporter l'université au développement d'Haïti et quand on observe la crise actuelle à l'UEH, on se dit qu'un sursaut pour éviter la disparition de ce patrimoine est plus qu'urgent.
Les vidéos de présentation de AIC et Solutions S.A. lors du concours suivent :

Solutions S.A. from DDC International on Vimeo.


Alternative Insurance Company from DDC International on Vimeo.

Thursday, August 20, 2009

Interesting article on Haiti from the most famous travel & tourism magazine.

The beach at Les Anglais (Sud).

We don’t have the opportunity to read such interesting pieces on Haiti in the International press too often. You may find the article a bit long but I think it’s worth reading. Click on the link here.
Photo: Brigitte Lacombe, Condé Nast Traveler.

Thursday, August 6, 2009

Recréer Hong Kong en Haïti ? Propositions d’un célèbre économiste.

Vue nocturne des gratte-ciel de Hong Kong.

Créer des villes sur le modèle de Hong Kong dans les pays les plus pauvres du monde, tel serait le moyen d’y amorcer le développement économique selon le célèbre économiste américain Paul Romer. L’idée peut paraître saugrenue à plus d’un, mais faisons en rapidement le tour.

Pourquoi choisit-il Hong Kong comme modèle? Hong Kong est maintenant une ville chinoise mais entre 1842 et 1997 elle a été sous administration britannique. Alors qu’elle n’était qu’un village de pêcheurs en 1842 elle s’est rapidement développée pour devenir l’une des villes les plus prospères de la Chine et du monde. Parmi les rasions de ce succès, beaucoup pointent du doigt le système mis en place par les anglais. Ce système très favorable à la création d’entreprises et aux investissements aurait permis à ses habitants de s’enrichir beaucoup plus rapidement que ceux du reste de la Chine qui ont du faire face à des décennies de déclin économique jusqu’à la fin des années 70. À cette époque, les dirigeants chinois voyant le succès de Hong Kong n’ont pas hésité à copier le modèle et à l’appliquer à d’autres villes en créant les Zones Économiques Spéciales (Z.É.S.).

Ces Z.É.S. où de nombreux services sont fournis par des entreprises privées (électricité par exemple) disposent aussi d’une législation plus avantageuse pour les entreprises (faibles taxes, terrains et locaux à prix réduit) et ont rapidement prospéré par rapport au reste de la Chine. À titre d’exemple, la Z. É.S. de Shenzen a reçu des dizaines de milliards d’investissements étrangers depuis le début des années 80 et est devenu le 2ème plus grand port de la Chine alors qu’elle n’était qu’un village en 1979. Le modèle a été répliqué à travers de nombreuses villes chinoises depuis et a permis à la Chine de se transformer en 2ème économie mondiale derrière les USA à la fin des années 2000. Il est à signaler qu’ au lieu d’appliquer le régime des Z.É.S. a travers tout le pays en même temps, leur création progressive a permis au gouvernement chinois de concentrer de faibles ressources dans des régions bien précises pendant un certain temps. Cette application progressive lui a sans doute aussi permis d’apprendre ce qui marchait et ce qui ne marchait dans le modèle avant de l’étendre à travers le pays.

Paul Romer propose donc de créer des villes régies par une législation économique similaire à celle de Hong Kong et des Z.É.S. chinoises à travers les pays les plus pauvres de la planète. Des villes qui pourraient être co-administrées par le pays où elles sont situées et un pays étranger plus avancé économiquement à la manière de l’accord entre la Grande Bretagne et la Chine dans le cas de Hong Kong. La proposition de Romer va sans doute attirer beaucoup de critiques vu son caractère, disons le franchement, néo-colonial. Mais peut-on le rejeter d’un revers de main quand on voit l’amélioration des conditions de vie des chinois durant ces 30 dernières années obtenue à partir de la réplication du modèle de Hong Kong? Serait-il souhaitable/possible de l’appliquer en Haïti ? Vos commentaires sont les bienvenus!

PS : Ceux qui sont intéressés à avoir les détails des propositions de Romer peuvent visionner ce clip vidéo ou consulter son blog.
Photo: asiahotels.com

Tuesday, July 28, 2009

Qui a dit que ce blog devait être “sérieux”?


Qui a dit que ce blog devait être “sérieux”? Qui a dit qu’il devait y avoir une certaine cohérence dans les idées ? Qu’il ne fallait pas mélanger ce qui paraît disparate ? Mais bon…un blog c’est aussi fait pour ça.
Commençons par parler du nom vrai nom de Wyclef. Peut-être que vous le saviez, mais moi non. L’haïtien le plus connu de la planète répond au véritable nom de Nel Ust Wycliffe Jean. Voilà ce qui s’appelle un vrai nom d’haïtien! Ce prénom, Nel Ust Wycliffe l’a reçu de son père pasteur s’inspirant du prénom du théologien anglais Wycliffe John. Pour le Nel Ust, je ne vois toujours pas d’où il vient. Ce dont je suis sûr c’est que Pasteur Jean ne manquait pas d’imagination, comme en témoigne les prénoms de deux autres de ses enfants Blandinna Melky Jean et Farel Sedeck Guerschom Jean. Ceux qui sont versés dans l’Ancien Testament remarqueront que le nom du personnage biblique Melkysedeck (Melchisédech en français) a été partagé entre le frère et la sœur. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi nous autres haïtiens sommes si créatifs quand il s’agit de trouver des prénoms ?
Sur une note plus sérieuse, mentionnons la parution prochaine du livre de notre compatriote philosophe Wilson Décembre : Vitalité et Spiritualité. L’auteur qui enseigne à Pace University et à la City University of New-York y parle du rapport au monde afro-haïtien en faisant dialoguer les auteurs indigénistes haïtiens avec des penseurs occidentaux comme Nietzsche, Freud ou Sartre. Le livre devrait sortir au mois de septembre dans la maison d’édition française bien connue l’Harmattan.
Bon voilà, j’ai réussi à faire un texte. Cohérent ? J’en doute. Encore une fois si vous avez une théorie pour expliquer la créativité haïtienne en ce qui à trait aux prénoms, n’hésitez pas à la partager avec nous.

Friday, July 24, 2009

Tourisme en Haïti: capitaliser sur Labadie.

Touristes sur la plage de Labadee™.
Les obstacles au développement du tourisme en Haïti sont nombreux, cependant un récent article de la revue spécialisée Travel Weekly signale comment le potentiel d’Haïti peut être mis à profit, notamment à Labadie et le nord d’Haïti en général. L’article recèle pleins d’informations sur l’état actuel du tourisme en Haïti et les possibilités d’extension du secteur. Morceaux choisis accompagnés de quelques unes de mes réflexions:

Haïti reçoit en moyenne 1,5 million de visiteurs par an dont 500 000 touristes étrangers (la quasi-totalité débarquant à Labadie).

Comment profiter de la proximité de la Citadelle et y attirer les touristes de Labadie ? Une route passant par le Cap nécessite réaménagement et assainissement de la ville, une possibilité à plus court terme serait de construire une route passant par la baie de l’Acul pour aboutir à Milot. Autre obstacle : où conduire un touriste accidenté durant l’excursion vers la Citadelle? En effet une compagnie internationale ne s’engagera pas à conduire des touristes à 910 m d’altitude s’il n’y a pas garantie de soins d’urgence en cas d’accident. Sur ce point je me demande si on ne pourrait envisager une coopération avec l’hôpital de Milot (d’une grande renommée dans la région d’ailleurs) où des investissements bénéficiant à la population locale pourraient être consentis tout en garantissant la disponibilité de soins d’urgence pour visiteurs accidentés.

La Royal Caribbean (Compagnie de croisière qui exploite le site « Labadee ») emploie 230 haïtiens de façon régulière et 300 à titre de contractuels.

La Royal Caribbean paie 6$ US par passager à l’état haïtien. Si ma mémoire est bonne je crois que ces revenus sont censés être partagés à part égale entre la commune du Cap-Haitien, le gouvernement central et le CASEC de la section communale où se trouve le village de Labadie (Bande du Nord) faisant de lui-du moins sur papier-le CASEC le plus riche de la république.
Le contrat d’exploitation du site de « Labadee » s’étend à 2026, la compagnie travaille sur une proposition de renouvellement du contrat qui s’étendrait à 2050.

Le site de « Labadee » a une capacité de 8 000 visiteurs mais n’en accueille pour le moment que 4400. Pour accueillir l’ «Oasis of the Seas », le plus grand bateau de croisière du Monde, des travaux sont actuellement réalisés afin d’agrandir le port et de permettre aux touristes de passer directement du bateau à la plage (Ils empruntent actuellement une chaloupe en laissant le bateau pour se rendre sur le site).

Au début de l’exploitation du site (fin des années 80 et début des années 90) , la Royal Caribbean évitait de préciser que « Labadee » se trouvait en Haïti. On informait les touristes qu’ils feraient escale sur l’île d’ « Hispaniola ». Ce n’est plus le cas, la compagnie indique ouvertement que le site se trouve en Haïti.

Il y a Labadie et « Labadee™ ». Labadie est le village de pêcheurs le plus proche du site et « Labadee™ » est la station balnéaire aménagée par la Royal Caribbean qui l’a enregistrée comme une marque déposée (trade mark). La compagnie a opté pour ce nom afin de ne pas effrayer ses clients anglophones avec la terminaison « die » (mourir). Cette décision avait suscité de nombreuses protestations du côté haïtien.

Sunday, July 19, 2009

Moloch Tropical: le blog du dernier film de Raoul Peck sur le Net.

Tournage en plein brouillard à la Citadelle.

Le blog de « Moloch Tropical », dernier film de Raoul Peck tourné en plein Citadelle Laferrière, vaut le détour. L’équipe du film y relate le déroulement du tournage entre avril et mai 2009 et présente les acteurs (dont Jessica Généus, Jimmy Jean Louis et Sonia Rolland ex-miss France) ainsi que le décor et de superbes photos de la Citadelle. Le tournage semble avoir été l’occasion d’une fructueuse coopération avec la population locale. Les habitants de Milot et des environs ont ainsi joué aux figurants, produit la nourriture alimentant l’équipe alors que les artisans locaux construisaient une bonne partie du décor.

À rappeler qu’il ne s’agît pas d’un film sur Henri Christophe, comme certains l'auraient cru. Selon le synopsis, Moloch Tropical raconte les dernières vingt-quatre heures d’un gouvernemnet avant sa chute. «Dans le huis clos d’un palais-forteresse niché au sommet d’une montagne, le « Chef Suprême » entouré de ses proches collaborateurs, se prépare pour une soirée de gala commémoratif, où seront présents dignitaires et chefs d’états étrangers. Mais ce jour-là dans la ville, des barricades s’élèvent. Et c’est là que les choses vont déraper…»













Scène du film: le president entouré de ses hommes (les capois reconnaîtront Rosny Félix à droite).
Au-delà de sa dimension purement artistique, « Moloch Tropical » rappelle, à ceux qui l’auraient oublié, tout ce qu’il est encore possible de tirer de nos ressources propres.
Chapeau à Raoul Peck !
Photos:Marie Baronnet/Blogs ARTE TV: Moloch Tropical

Tuesday, July 14, 2009

CNN/Anderson Cooper : Rèstavèk ou être esclave en Haïti.

Lundi 13 juillet 2009, Haïti est au centre de AC 360⁰, l’émission phare d’Anderson Cooper sur CNN. Le seul pays né d’une révolution d’esclaves est sous les projecteurs à cause, justement, des milliers d’enfants qui s’y trouvent dans un état de quasi-servitude. Le fait qu’un rèstavèk corresponde ou non à la définition du terme esclave fait encore débat dans certains milieux d’Haïti et beaucoup souligneront que Ti Joseph placé chez Tante Violette va à l’école le soir et reçoit deux repas par jour.

Néanmoins, quelque soit votre définition d’un rèstavèk, nul ne peut nier qu’il s’agit d’une condition humainement dégradante. Nul ne peut non plus attendre d’un enfant, qui passe ses journées à vider les pots de chambre (les fameux vaz) et à nettoyer les parquets sous les flots d’injures d’une Matant, qu’il apprenne grand-chose à l’ «école» (dans les cas où il y va) dans l’après-midi.

La Fondation Maurice Sixto et The Restavek Foundation (fondée par Jean Robert Cadet, lui-même ancien rèstavèk ) continuent de mener une campagne active contre le système et une plus grande attention est désormais accordée à la question au niveau international (cf : cet autre émission de CNN sur la question en 2007). Toutefois la lutte contre le « système rèstavèk » sera longue. Elle sera d’autant plus difficile que les conditions de vie du paysan continuent de se détériorer, mettant les parents sous la pression d’envoyer leur progéniture chez une Matant en ville.

La bonne nouvelle est que le sort d’une telle lutte dépend aussi de nos choix individuels. Chacun de nous peut décider de ne pas prendre en charge un Ti Joseph qu’on enverra peut être à l’école en échange de multiples services. Chacun de nous peut en parler autour de nous et travailler à changer les attitudes sur la question.

P.S. : L’ émission d’Anderson Cooper sur les rèstavèk sera en rediffusion ce mardi 14 juillet sur CNN à 10 heures PM (heure de l’est des États-Unis).
Photo:Restavek Rescue.org

Friday, July 10, 2009

Se rendre en Haïti : pas plus risqué que d’aller en République Dominicaine.


Le Canada vient de modifier le « Travel Warning » à l’endroit de ses ressortissants voyageant vers Haïti. Même si le site du Ministère des Affaires Etrangères précise que « les troubles sociaux persistent en Haïti, en particulier durant les périodes électorales », on note qu’Haïti est maintenant placé au même niveau d’avertissement que la République Dominicaine.

Des entrepreneurs haïtiens ont également demandé à Bill Clinton, lors de sa visite en Haïti, d’utiliser son influence pour que le niveau d’avertissement fixé par le « State Department » soit révisé a la baisse. Espérons que nous autres haïtiens ferons le nécessaire pour continuer à influencer les « warning » dans le bon sens.
Photo: Molly Feltne

Sunday, July 5, 2009

Bonne nouvelle : le SIDA en net recul en Haïti.

Micheline Léon et ses enfants. Infectée par le VIH, elle survit depuis 15 ans grâce à l'action de Zanmi Lasante. Source:AP Photo/Ramon Espinosa
Vous vous rappelez peut-être de la fameuse maladie des « 4H ». C’était le nom accolé au VIH/SIDA par le Centers for Disease Control (CDC) aux USA. À l’époque, selon le CDC, les haïtiens étaient avec les homosexuels, les hémophiles et les héroïnomanes les principaux propagateurs du virus. Suite au tollé soulevé par cette classification sans base scientifique et au caractère raciste, le CDC dut renoncer à sa fameuse liste. Cependant le mal était fait. Pour plus d’un, la mise à l’index du CDC contribua notamment à la chute du nombre de touristes en Haïti au milieu des années 1980.

Après qu’Haïti ait fait la une pour le nombre de personnes infectées, les bonnes nouvelles sont là. Le taux d’infection des femmes enceintes est passé de 6,2 à 3,1 % entre 1993 et 2003. Le taux d’infection des 15-49 ans est aussi tombé à 2%. Soit un niveau plus faible que les Bahamas et de bien de pays d’Afrique.

Pour en savoir plus sur ce succès, le récent article de l’Associated Press, From Haiti, a surprise: good news about AIDS, vaut le détour. On y parle notamment de deux acteurs à l’avant-garde de la lutte contre le SIDA: l’haïtien Jean William Pape, directeur du centre GHESKIO, et Paul Farmer, fondateur de l’ONG Zanmi Lasante (Partners in Health) dont le travail dans le Plateau Central a acquis une renommée mondiale.

J’ai quand même quelques craintes. La victoire contre le SIDA en Haïti, se fait-elle aux dépens de la lutte contre d’autres problèmes de santé publique (disponibilité de l’eau potable par exemple) qui aurait pu avoir un plus grand impact ?

Récents articles sur Haïti dans la presse internationale.

flickr.com/fenicio84

Tuesday, June 30, 2009

Ki yès ki bezwen van pou al Lagonav?


48 milliards de dollars investis en vingt ans, 1,5 millions d’emplois créés à travers Haïti dont 215 000 sur l’île de la Gonâve. Voilà ce que promettent les investisseurs de La Gonâve Economic Development Group (entrepreneurs haïtiens) et de la Global Renewable Energy Group basée aux États-Unis dans le cadre d’un projet commun de développement de l’île. La nouvelle circulait depuis un certain temps dans les milieux généralement bien informés, elle a été annoncée en grande pompe lors d' une rencontre à l’Hôtel Montana.
De quoi s’agît-t-il ?
Le projet vise à construire, à La Gonâve, le plus grand port touristique de la Caraïbe. L’île accueillerait six bateaux de croisière par semaine à raison de 6 000 passagers par bateau. 250 000 hectares devraient être mis en valeur afin de nourrir ces touristes et la construction d’un aéroport international est prévue. Le projet devrait s’étaler sur 20 ans et produire, entres autres, les résultats cités au début. Un centre de formation serait également construit en vue de former le personnel haïtien qui sera employé sur le site. La Gonâve fonctionnerait comme une entreprise liée par contrat (renouvelable) de 49 ans à l’état haïtien qui recevrait 34% de tous les revenus générés sur l’île.
Le problème.
Les investisseurs se plaignent de la lenteur de l’état haïtien à leur accorder l’autorisation nécessaire pour lancer le projet alors que les documents nécessaires à l’étude du dossier ont été fournis au gouvernement depuis un an. Ils menacent du coup de se rendre en République Dominicaine au cas où cette approbation ne leur serait pas accordée dans les prochains jours. Dans une interview sur Radio Métropole, le Directeur du Centre de Facilitation des Investissements (CFI) confirme que le dossier est à l’étude. Vu que l’état haïtien n’est pas habitué à recevoir des demandes d’investissement d’une telle envergure, le délai d’analyse du dossier dure plus longtemps, assure-t-il.
La Gônave a le vent en poupe.
Ces investisseurs sont loin d’être les seuls à s’intéresser à l’île. Selon les rumeurs, il y aurait une quinzaine de méga-projets d’investissement concernant La Gonâve déposés par des entrepreneurs étrangers et haïtiens auprès du gouvernement. A titre d’exemple, une recherche rapide sur Google me dirige vers le site du La Gonâve Development Corporation (GDC), formé par des investisseurs d’Haïti et de sa Diaspora, lesquels seraient prêts à débourser cinq milliards de dollars pour un projet de développement de l’île.
Questions
Tout cela paraît bien beau. Cependant, à entendre les promoteurs du projet de 48 milliards de dollars, on a parfois quelques difficultés à cerner leurs objectifs. Dans une interview accordée sur Vision 2000, à laquelle intervenait notamment Fred Rice, PDG de la firme américaine Global Renewable Energy Group, le projet est présenté à la fois comme un pôle touristique, un centre de production énergétique régional et une place d’implantation de sociétés financières. Une recherche rapide à partir de Google (oui encore Google !) sur Fred Rice et la Global Renewable Energy Group ne fourni aucun résultat concernant l’entrepreneur. Quant au site de son entreprise, il est encore en construction…En plus, à ce stade du projet, on s’attendrait à une maquette ou une présentation 3D du projet…rien de pareil n’a été présenté. Espérons que de plus amples informations seront disponibles sous peu.

L'image d'Haïti dans les médias internationaux.

Dans le jeu vidéo Resident Evil 5, le joueur peut s'amuser à abattre des zombies dans un bidonville d'Haïti.
Enfants mangeant des « galettes de boue », violence, le pays le plus pauvre du continent américain, …, Zombies ! Combien d’ entre nous n’ont pas tiqué en retrouvant encore une fois ces thèmes dans un reportage, un film ( le dernier James Bond) ou un jeu vidéo (Resident Evil) mentionnant Haïti. Pas parce qu’il s’agit de faits étrangers au pays, mais plutôt à cause de l’impression qu’ils vous laissent qu’Haïti se résume justement à ça. Récemment le débat sur l’image d’Haïti dans les médias étrangers a refait surface avec les articles de Nancy Roc et du journaliste canadien Rob Annandale. Nancy Roc fait remarquer à juste titre que les mauvaises nouvelles se vendent moins bien que les bonnes. Il est par conséquent difficile d’intéresser la presse internationale à autre chose que ce qui ne va pas en Haïti. De son côté, Rob Annandale, se référant aux statistiques de l’ONU, rappelle que le taux de criminalité en Haiti correspond au quart de celui de la République Dominicaine et au dixième de celui de la Jamaïque.

De pareilles statistiques n’empêchent pas aux gouvernements américain et canadien de maintenir les fameux « Travel Warning » ou autres « conseils aux voyageurs » à l’endroit de leurs citoyens se rendant en Haïti. L’image projetée par Haïti dans les médias y est sans doute pour quelque chose.

D’après vous, cette image projetée par les médias étrangers reflète-t-elle l’état actuel des choses? Y aurait-il un biais parce que les bonnes nouvelles ne se vendent pas ? Y a-t-il autre chose pouvant expliquer pareil biais si jamais il existe ?

Thursday, June 25, 2009

Cinéma Haïtien Vs Cinéma Africain (Nigérian)


Les images africaines envahissent petit à petit les écrans d’Haïti et de sa Diaspora. De passage récemment au Cap-Haïtien, je remarquai, au cours d’une soirée que trois des cinq chaînes de télé de la ville diffusaient des « films africains ». Le phénomène est moins prononcé à Port-au-Prince, mais il est de plus en plus courant de retrouver ces films auprès des vendeurs ambulants de DVD de la capitale. La vague africaine semble aussi avoir atteint la Diaspora haïtienne et les copies piratées de films venant du continent noir s’y vendent comme des petits pains. Entretemps, la fièvre de production de films haïtiens du début des années 2000 est retombée (quoique la qualité ne fût pas toujours au rendez-vous) et pour citer Arnold Antonin, « la chute a été aussi vertigineuse que l’ascension ». Comment expliquer le sort différent des deux cinémas?
Le cinéma africain…ou plutôt, nigérian : Welcome to Nolllywood !
Les fameux « films africains » qui captivent le public haïtien viennent du Nigéria. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une mince affaire ! A raison de 200 films par mois et un chiffre d’affaire annuel estimé à 250 millions de dollars, l’industrie cinématographique nigériane ou Nollywood (le N du Nigeria remplaçant le H du Hollywood américain) produit le plus grand nombre de films au monde par année, après l'Inde et plus que les USA. Certains acteurs sont tellement demandés qu’ils peuvent participer à 3 ou 4 tournages en une journée. Les films sont produits directement pour la vente sur DVD (à 2$ US l’unité), sans passer par les salles de ciné. Utilisant des scénarios simplistes, ils sont tournés en une ou deux semaines et l’un des plus connus cinéastes nigérians déclare pouvoir les faire en 3 jours! Utlisant ensuite le réseau des Nigérians vivant à l’étranger, les DVD se retrouvent facilement dans les villes américaines.
C’est d’ailleurs, à mon avis, au contact des nigérians des «États-Unis que nos compatriotes de la Diaspora ont fait connaissance avec ce type de cinéma avant de l’exporter au bercail. Avec des personnages qui ressemblent physiquement à beaucoup d’haïtiens, dans un décor familier de pays « sous développé », sans compter des thèmes pas trop éloignés de la vie quotidienne haïtienne (une épouse sur laquelle la maîtresse de son mari a jeté un sort, un jeune homme qui laisse la vie « mondaine » pour se « convertir » etc.), les ingrédients du succès des « films africains » en Haïti étaient là !
Causes du déclin
Après avoir explosé, le nombre de films haïtiens produits a rapidement chuté. Pourquoi? Serait-ce la faute aux DVD copiés (bootlegs) ? N’y a-t-il plus de « producteurs » prêts à financer les films locaux ? La baisse du pouvoir d’achat du public a-t-elle été si prononcée au point de rendre la production de films haïtiens non rentables? Les cinéastes et « apprentis cinéastes » se sont ils brusquement rendus compte que « faire du cinéma » ne rapporte pas autant que ça ? La concurrence des films nigérians est-elle si rude qu’elle décourage la production locale ? Quelle est votre opinion ?

Wednesday, June 24, 2009

Clinton as a special envoy in Haiti.

Credit Photo: Reuters

Our friend Frantz Telfort from the blog Haiti Opinions send this piece on Bill Clinton nomination as special envoy in Haiti. Do you agree with him?
President Clinton as the UN special envoy in Haiti.
Most people misread President Clinton nomination as the UN special envoy to Haiti. Some talk about his legacy in Haiti, others mention personal financial interests and a few more saw in the nomination a new form of occupation. Let’s start with the last argument. It is totally “foolish” to think that the UN will need to nominate a former US President to ensure a certain form of occupation in Haiti. How many UN troops are stationed in Haiti since 2004? Does it really make sense? Let’s keep our answer short: no. They don’t need somebody’s with Clinton stature to ensure their presence in Haiti. Not now, not tomorrow.


Both the legacy and money arguments do not stand when they are deeply analyzed. Here are the reasons why President Clinton was nominated:
His nomination has nothing to do with Haiti itself and everything to do with China. This is the beginning of a proxy war between the mighty Eagle (the US) and the awakening Dragon (China). On May 20th Brazil signed a treaty with the Chinese Government giving China the rights to exploit offshore Brazilian oil for a total of ten years
. This is the latest on a series of Brazilian’s actions that have Washington “rightly” worried. Lula even went as far as labeling this treaty as the most defining one of his presidency.

The Haitian assignment (MINUSTAH) was supposed to be a pathway for Brazil to reach a permanent seat at the UN Security Council. It is obvious Brasilia will not get that seat in the short term. The Haitian mission led by Brazil is a failure and President Clinton presence will only highlight that defeat and reaffirm US leadership in the region.

Sunday, June 21, 2009

Dambisa Moyo : une économiste sexy et des solutions radicales !



Elle est sexy, élégante, à l’aise sur ses talons aiguilles et depuis des mois les médias américains se l’arrachent! Non, je ne parle de pas Beyoncé ou de Tyra Banks, mais bien d’une économiste répondant au nom de Dambisa Moyo. Cette nouvelle star des questions de développement economique n’est pas un prof à lunettes aux cheveux grisonnants mais une jeune zambienne diplômée d’Harvard et d’Oxford. Son livre, « Dead Aid : Why Aid is not working and how there is a better way for Africa » s’est vite retrouvé dans la liste des “best seller” aux USA et au Canada.

Alors que beaucoup se plaignent de la faiblesse de l’aide accordée aux pays pauvres, notamment en Afrique, la charmante jeune dame ne propose ni plus, ni moins que de mettre fin à l’« Aide Étrangère » qui ne fait, selon elle, que renforcer la corruption et la culture de dépendance dans les pays bénéficiaires comme ceux d’Afrique (Elle aurait certainement dit la même chose pour Haïti).

Sa solution (que je simplifie un peu) : mettre fin progressivement à l’aide venant des bailleurs de fonds (Union Européenne, USAID, Banque Mondiale, BID, etc.) dans les cinq prochaines années et ammener les gouvernements des pays pauvres à emprunter l’argent qui leur fait défaut auprès d’investisseurs privés. Fini les dons, fini les prêts à taux préférentiels (taux très faibles) dont bénéficient certains pays (Haïti et pays Africains entre autres) en empruntant à la Banque Mondiale ou à la Banque Interaméricaine de Développement (BID). N’ayant plus toutes ces facilités, le gouvernement d’un pays africain ou d’Haïti aurait plus d’incitation à mieux gérer son économie. L’aide étrangère cesserait ainsi d’alimenter la corruption et la dépendance envers les fameux « bailleurs de fonds ».

Pensez-vous qu’une telle solution marcherait en Haïti ? Vos commentaires sont les bienvenus !

Saturday, June 20, 2009

Haiti: No longer the smallest economy in the Americas (according to the IMF).

“Haiti: The poorest country in the Americas…” that was our nickname until the last “World Economic Outlook” report from the International Monetary Fund (IMF). According to the IMF, Haiti is no longer the smallest economy of the Western Hemisphere, a place which is now occupied by Nicaragua. But beware !!! This doesn’t mean that people in Haiti are now richer than those in Nicaragua. The size of Nicaragua’s economy is smaller but they also have fewer people than Haiti too. So when you divide the wealth produced in Nicaragua by its population, the average Nicaraguan is still richer than the average Haitian. To complete the picture remind yourself that income inequality in Haiti is higher than in Nicaragua and our environment is by far in a worst shape. For instance, while 15% of their territory is occupied by the rainforest, that number is less than 2% in Haiti.

Saturday, June 13, 2009

Posts coming soon ;-)