Tuesday, June 30, 2009

Ki yès ki bezwen van pou al Lagonav?


48 milliards de dollars investis en vingt ans, 1,5 millions d’emplois créés à travers Haïti dont 215 000 sur l’île de la Gonâve. Voilà ce que promettent les investisseurs de La Gonâve Economic Development Group (entrepreneurs haïtiens) et de la Global Renewable Energy Group basée aux États-Unis dans le cadre d’un projet commun de développement de l’île. La nouvelle circulait depuis un certain temps dans les milieux généralement bien informés, elle a été annoncée en grande pompe lors d' une rencontre à l’Hôtel Montana.
De quoi s’agît-t-il ?
Le projet vise à construire, à La Gonâve, le plus grand port touristique de la Caraïbe. L’île accueillerait six bateaux de croisière par semaine à raison de 6 000 passagers par bateau. 250 000 hectares devraient être mis en valeur afin de nourrir ces touristes et la construction d’un aéroport international est prévue. Le projet devrait s’étaler sur 20 ans et produire, entres autres, les résultats cités au début. Un centre de formation serait également construit en vue de former le personnel haïtien qui sera employé sur le site. La Gonâve fonctionnerait comme une entreprise liée par contrat (renouvelable) de 49 ans à l’état haïtien qui recevrait 34% de tous les revenus générés sur l’île.
Le problème.
Les investisseurs se plaignent de la lenteur de l’état haïtien à leur accorder l’autorisation nécessaire pour lancer le projet alors que les documents nécessaires à l’étude du dossier ont été fournis au gouvernement depuis un an. Ils menacent du coup de se rendre en République Dominicaine au cas où cette approbation ne leur serait pas accordée dans les prochains jours. Dans une interview sur Radio Métropole, le Directeur du Centre de Facilitation des Investissements (CFI) confirme que le dossier est à l’étude. Vu que l’état haïtien n’est pas habitué à recevoir des demandes d’investissement d’une telle envergure, le délai d’analyse du dossier dure plus longtemps, assure-t-il.
La Gônave a le vent en poupe.
Ces investisseurs sont loin d’être les seuls à s’intéresser à l’île. Selon les rumeurs, il y aurait une quinzaine de méga-projets d’investissement concernant La Gonâve déposés par des entrepreneurs étrangers et haïtiens auprès du gouvernement. A titre d’exemple, une recherche rapide sur Google me dirige vers le site du La Gonâve Development Corporation (GDC), formé par des investisseurs d’Haïti et de sa Diaspora, lesquels seraient prêts à débourser cinq milliards de dollars pour un projet de développement de l’île.
Questions
Tout cela paraît bien beau. Cependant, à entendre les promoteurs du projet de 48 milliards de dollars, on a parfois quelques difficultés à cerner leurs objectifs. Dans une interview accordée sur Vision 2000, à laquelle intervenait notamment Fred Rice, PDG de la firme américaine Global Renewable Energy Group, le projet est présenté à la fois comme un pôle touristique, un centre de production énergétique régional et une place d’implantation de sociétés financières. Une recherche rapide à partir de Google (oui encore Google !) sur Fred Rice et la Global Renewable Energy Group ne fourni aucun résultat concernant l’entrepreneur. Quant au site de son entreprise, il est encore en construction…En plus, à ce stade du projet, on s’attendrait à une maquette ou une présentation 3D du projet…rien de pareil n’a été présenté. Espérons que de plus amples informations seront disponibles sous peu.

L'image d'Haïti dans les médias internationaux.

Dans le jeu vidéo Resident Evil 5, le joueur peut s'amuser à abattre des zombies dans un bidonville d'Haïti.
Enfants mangeant des « galettes de boue », violence, le pays le plus pauvre du continent américain, …, Zombies ! Combien d’ entre nous n’ont pas tiqué en retrouvant encore une fois ces thèmes dans un reportage, un film ( le dernier James Bond) ou un jeu vidéo (Resident Evil) mentionnant Haïti. Pas parce qu’il s’agit de faits étrangers au pays, mais plutôt à cause de l’impression qu’ils vous laissent qu’Haïti se résume justement à ça. Récemment le débat sur l’image d’Haïti dans les médias étrangers a refait surface avec les articles de Nancy Roc et du journaliste canadien Rob Annandale. Nancy Roc fait remarquer à juste titre que les mauvaises nouvelles se vendent moins bien que les bonnes. Il est par conséquent difficile d’intéresser la presse internationale à autre chose que ce qui ne va pas en Haïti. De son côté, Rob Annandale, se référant aux statistiques de l’ONU, rappelle que le taux de criminalité en Haiti correspond au quart de celui de la République Dominicaine et au dixième de celui de la Jamaïque.

De pareilles statistiques n’empêchent pas aux gouvernements américain et canadien de maintenir les fameux « Travel Warning » ou autres « conseils aux voyageurs » à l’endroit de leurs citoyens se rendant en Haïti. L’image projetée par Haïti dans les médias y est sans doute pour quelque chose.

D’après vous, cette image projetée par les médias étrangers reflète-t-elle l’état actuel des choses? Y aurait-il un biais parce que les bonnes nouvelles ne se vendent pas ? Y a-t-il autre chose pouvant expliquer pareil biais si jamais il existe ?

Thursday, June 25, 2009

Cinéma Haïtien Vs Cinéma Africain (Nigérian)


Les images africaines envahissent petit à petit les écrans d’Haïti et de sa Diaspora. De passage récemment au Cap-Haïtien, je remarquai, au cours d’une soirée que trois des cinq chaînes de télé de la ville diffusaient des « films africains ». Le phénomène est moins prononcé à Port-au-Prince, mais il est de plus en plus courant de retrouver ces films auprès des vendeurs ambulants de DVD de la capitale. La vague africaine semble aussi avoir atteint la Diaspora haïtienne et les copies piratées de films venant du continent noir s’y vendent comme des petits pains. Entretemps, la fièvre de production de films haïtiens du début des années 2000 est retombée (quoique la qualité ne fût pas toujours au rendez-vous) et pour citer Arnold Antonin, « la chute a été aussi vertigineuse que l’ascension ». Comment expliquer le sort différent des deux cinémas?
Le cinéma africain…ou plutôt, nigérian : Welcome to Nolllywood !
Les fameux « films africains » qui captivent le public haïtien viennent du Nigéria. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une mince affaire ! A raison de 200 films par mois et un chiffre d’affaire annuel estimé à 250 millions de dollars, l’industrie cinématographique nigériane ou Nollywood (le N du Nigeria remplaçant le H du Hollywood américain) produit le plus grand nombre de films au monde par année, après l'Inde et plus que les USA. Certains acteurs sont tellement demandés qu’ils peuvent participer à 3 ou 4 tournages en une journée. Les films sont produits directement pour la vente sur DVD (à 2$ US l’unité), sans passer par les salles de ciné. Utilisant des scénarios simplistes, ils sont tournés en une ou deux semaines et l’un des plus connus cinéastes nigérians déclare pouvoir les faire en 3 jours! Utlisant ensuite le réseau des Nigérians vivant à l’étranger, les DVD se retrouvent facilement dans les villes américaines.
C’est d’ailleurs, à mon avis, au contact des nigérians des «États-Unis que nos compatriotes de la Diaspora ont fait connaissance avec ce type de cinéma avant de l’exporter au bercail. Avec des personnages qui ressemblent physiquement à beaucoup d’haïtiens, dans un décor familier de pays « sous développé », sans compter des thèmes pas trop éloignés de la vie quotidienne haïtienne (une épouse sur laquelle la maîtresse de son mari a jeté un sort, un jeune homme qui laisse la vie « mondaine » pour se « convertir » etc.), les ingrédients du succès des « films africains » en Haïti étaient là !
Causes du déclin
Après avoir explosé, le nombre de films haïtiens produits a rapidement chuté. Pourquoi? Serait-ce la faute aux DVD copiés (bootlegs) ? N’y a-t-il plus de « producteurs » prêts à financer les films locaux ? La baisse du pouvoir d’achat du public a-t-elle été si prononcée au point de rendre la production de films haïtiens non rentables? Les cinéastes et « apprentis cinéastes » se sont ils brusquement rendus compte que « faire du cinéma » ne rapporte pas autant que ça ? La concurrence des films nigérians est-elle si rude qu’elle décourage la production locale ? Quelle est votre opinion ?

Wednesday, June 24, 2009

Clinton as a special envoy in Haiti.

Credit Photo: Reuters

Our friend Frantz Telfort from the blog Haiti Opinions send this piece on Bill Clinton nomination as special envoy in Haiti. Do you agree with him?
President Clinton as the UN special envoy in Haiti.
Most people misread President Clinton nomination as the UN special envoy to Haiti. Some talk about his legacy in Haiti, others mention personal financial interests and a few more saw in the nomination a new form of occupation. Let’s start with the last argument. It is totally “foolish” to think that the UN will need to nominate a former US President to ensure a certain form of occupation in Haiti. How many UN troops are stationed in Haiti since 2004? Does it really make sense? Let’s keep our answer short: no. They don’t need somebody’s with Clinton stature to ensure their presence in Haiti. Not now, not tomorrow.


Both the legacy and money arguments do not stand when they are deeply analyzed. Here are the reasons why President Clinton was nominated:
His nomination has nothing to do with Haiti itself and everything to do with China. This is the beginning of a proxy war between the mighty Eagle (the US) and the awakening Dragon (China). On May 20th Brazil signed a treaty with the Chinese Government giving China the rights to exploit offshore Brazilian oil for a total of ten years
. This is the latest on a series of Brazilian’s actions that have Washington “rightly” worried. Lula even went as far as labeling this treaty as the most defining one of his presidency.

The Haitian assignment (MINUSTAH) was supposed to be a pathway for Brazil to reach a permanent seat at the UN Security Council. It is obvious Brasilia will not get that seat in the short term. The Haitian mission led by Brazil is a failure and President Clinton presence will only highlight that defeat and reaffirm US leadership in the region.

Sunday, June 21, 2009

Dambisa Moyo : une économiste sexy et des solutions radicales !



Elle est sexy, élégante, à l’aise sur ses talons aiguilles et depuis des mois les médias américains se l’arrachent! Non, je ne parle de pas Beyoncé ou de Tyra Banks, mais bien d’une économiste répondant au nom de Dambisa Moyo. Cette nouvelle star des questions de développement economique n’est pas un prof à lunettes aux cheveux grisonnants mais une jeune zambienne diplômée d’Harvard et d’Oxford. Son livre, « Dead Aid : Why Aid is not working and how there is a better way for Africa » s’est vite retrouvé dans la liste des “best seller” aux USA et au Canada.

Alors que beaucoup se plaignent de la faiblesse de l’aide accordée aux pays pauvres, notamment en Afrique, la charmante jeune dame ne propose ni plus, ni moins que de mettre fin à l’« Aide Étrangère » qui ne fait, selon elle, que renforcer la corruption et la culture de dépendance dans les pays bénéficiaires comme ceux d’Afrique (Elle aurait certainement dit la même chose pour Haïti).

Sa solution (que je simplifie un peu) : mettre fin progressivement à l’aide venant des bailleurs de fonds (Union Européenne, USAID, Banque Mondiale, BID, etc.) dans les cinq prochaines années et ammener les gouvernements des pays pauvres à emprunter l’argent qui leur fait défaut auprès d’investisseurs privés. Fini les dons, fini les prêts à taux préférentiels (taux très faibles) dont bénéficient certains pays (Haïti et pays Africains entre autres) en empruntant à la Banque Mondiale ou à la Banque Interaméricaine de Développement (BID). N’ayant plus toutes ces facilités, le gouvernement d’un pays africain ou d’Haïti aurait plus d’incitation à mieux gérer son économie. L’aide étrangère cesserait ainsi d’alimenter la corruption et la dépendance envers les fameux « bailleurs de fonds ».

Pensez-vous qu’une telle solution marcherait en Haïti ? Vos commentaires sont les bienvenus !

Saturday, June 20, 2009

Haiti: No longer the smallest economy in the Americas (according to the IMF).

“Haiti: The poorest country in the Americas…” that was our nickname until the last “World Economic Outlook” report from the International Monetary Fund (IMF). According to the IMF, Haiti is no longer the smallest economy of the Western Hemisphere, a place which is now occupied by Nicaragua. But beware !!! This doesn’t mean that people in Haiti are now richer than those in Nicaragua. The size of Nicaragua’s economy is smaller but they also have fewer people than Haiti too. So when you divide the wealth produced in Nicaragua by its population, the average Nicaraguan is still richer than the average Haitian. To complete the picture remind yourself that income inequality in Haiti is higher than in Nicaragua and our environment is by far in a worst shape. For instance, while 15% of their territory is occupied by the rainforest, that number is less than 2% in Haiti.

Saturday, June 13, 2009

Posts coming soon ;-)