Tuesday, June 30, 2009

L'image d'Haïti dans les médias internationaux.

Dans le jeu vidéo Resident Evil 5, le joueur peut s'amuser à abattre des zombies dans un bidonville d'Haïti.
Enfants mangeant des « galettes de boue », violence, le pays le plus pauvre du continent américain, …, Zombies ! Combien d’ entre nous n’ont pas tiqué en retrouvant encore une fois ces thèmes dans un reportage, un film ( le dernier James Bond) ou un jeu vidéo (Resident Evil) mentionnant Haïti. Pas parce qu’il s’agit de faits étrangers au pays, mais plutôt à cause de l’impression qu’ils vous laissent qu’Haïti se résume justement à ça. Récemment le débat sur l’image d’Haïti dans les médias étrangers a refait surface avec les articles de Nancy Roc et du journaliste canadien Rob Annandale. Nancy Roc fait remarquer à juste titre que les mauvaises nouvelles se vendent moins bien que les bonnes. Il est par conséquent difficile d’intéresser la presse internationale à autre chose que ce qui ne va pas en Haïti. De son côté, Rob Annandale, se référant aux statistiques de l’ONU, rappelle que le taux de criminalité en Haiti correspond au quart de celui de la République Dominicaine et au dixième de celui de la Jamaïque.

De pareilles statistiques n’empêchent pas aux gouvernements américain et canadien de maintenir les fameux « Travel Warning » ou autres « conseils aux voyageurs » à l’endroit de leurs citoyens se rendant en Haïti. L’image projetée par Haïti dans les médias y est sans doute pour quelque chose.

D’après vous, cette image projetée par les médias étrangers reflète-t-elle l’état actuel des choses? Y aurait-il un biais parce que les bonnes nouvelles ne se vendent pas ? Y a-t-il autre chose pouvant expliquer pareil biais si jamais il existe ?

7 comments:

  1. Ca m'a toujours intrigué la manière dont on percoit Haiti à l'étranger. À mon université, je reçois tout le temps des questions au sujet du vodou, de la violence ou de la famine... Quelqu'un m'a même parlé des fameuses poupées et des épingles... Par contre, mon amie Jamaïcaine, on lui parle de ces jolies plages, de sa participation aux jeux olympiques et tout le reste. Mais pas de la violence qui y règne. Je pense que no0us devrions essayer de faire voir Haiti avec d'autres yeux. Mais il y aussi le phénomène google. Si on met le mot "Haiti", les mauvaises nouvelles viendront d'abord... Les projets de développements, les aides humanitaires. Peut-être que ça arrange un secteur... Mais serieusement je ne sais pas. Peut-être que c'est ce qui intéresse les médias étrangers parler de la misère du pays ? La grande question est si l'ONU a des chiffres pourquoi les USA et le Canada continue à demander à ces citoyens d'éviter Haiti alors qu'ils vont en vacances en Jamaïque... Je ne sais pas... Bizarre

    ReplyDelete
  2. Les mauvaises nouvelles se vendent mieux car elles correspondent a la soif de sensationnel des masses. J'ai toujours vu les gens s'attrouper sur les lieux d'un accident mais pas la ou un etudiant se prepare a sa presentation de projet. Ce genre de nouvelles permet aussi de se faire une frayeur (vue du sang, de cavadavres, commentaires) sans pour autant se mettre soi-meme en danger.

    ReplyDelete
  3. j ai ete a un club toastmaster aux usa, la premiere question que le president du club m a posee c la suivante: y-a-t'il toujours des tueries en Haiti? y-a-t-il toujours de l'insecurite en Haiti? c'est comme la marque de fabrique d'un haitien. Je pense que nous envoyons ces images a l'etranger. Les Usa est remplie de violence et de quartiers pas vraiment beaux a voir mais pourquoi est ce que l'on ne voit pas ces images a l'exterieur? Pourquoi? Parce que c'est eux qui decident. A notre tour de faire comme eux....

    ReplyDelete
  4. Haiti est le pays le plus pauvre du continent. On a aussi une histoire assez particulière et tellement tourmentée. Les coups d'état à répétition qu'il faut expliquer. La République Dominicaine et la Jamaique ont une histoire politique relativement stable depuis plusieurs décennies. Leurs économies est en croissance aussi. Finalement, ces deux pays ont une politique touristique agressive (vous avez surement vu les publicités a la TV "One Love" pour la Jamaique) qui permet de contrebalancer les images de drogues, SIDA et prostitutions qui caractértisent ces deux pays. Finalement, on a une mission de stabilisation qui coute des millions et que les NU doivent justifier :).

    ReplyDelete
  5. Chaque fois que je branche ma télé sur Headline News, il y a toujours un meurtre ou une mère ayant fait grillé son bébé au four aux Etats-Unis.

    Et sur la chaine nationale haïtienne, il y a souvent des employés d'une institution quelconque qui réclament l'impossible ou cet éternel "36 mois."

    Pour certains, Haïti est l'endroit à éviter et pour d'autres, le lieu propice pour implémenter leurs projets de développement humanitaire etc. De plus, ils sont nombreux ces étrangers qui implémentent ces projets...

    Paradoxe ou la betise humaine en action?

    Devrons-nous nous reposer sur leurs statistiques?

    Les étrangers, ceux qui implémentent les projets, sont-ils des casse-cou?

    A-t-on un Michael Phelps ou d'un Husayn Bolt?

    Comment gérons-nous nos informations?


    Si nos zonbi peuvent redorer notre blason sur une toile de fond gore dans un jeu vidéo. Alors vendons nos zonbi.

    ReplyDelete
  6. @ Benkele:Oui, les zombies font partie de notre patrimoine. Dans une optique purement capitaliste, leur image pourrait même être exploitée à des fins touristiques, tout comme on fait visiter le château de Dracula en Roumanie. Mais dans le cas de ce jeu, je pense plutôt qu'ils contribuent à maintenir une image d'Haïti où horreur, violence et barbarie prédomine. Ce qui n'aide pas vraiment à "redorer notre blason" selon moi.

    ReplyDelete
  7. @ Kay Ti Kal: Nos zonbis sont plus qu'une patrimoine. Ils sont notre identité et résident profondément dans notre imaginaire.

    Depuis la fondation d'Hollywood en 1919, on exploite mal le zonbi, le vaudou. Ils ne prennent que le coté sombre. Les exemples sont nombreux.

    Mon commentaire est teinté plutot de cynisme parce que c'est pas la première fois qu'on ternisse l'image d'Haiti.

    En tant qu'Haitien, on vit en parfait étranger dans notre propre pays. Pourquoi?

    On nous a tous préparés.

    ReplyDelete