Sunday, June 21, 2009

Dambisa Moyo : une économiste sexy et des solutions radicales !



Elle est sexy, élégante, à l’aise sur ses talons aiguilles et depuis des mois les médias américains se l’arrachent! Non, je ne parle de pas Beyoncé ou de Tyra Banks, mais bien d’une économiste répondant au nom de Dambisa Moyo. Cette nouvelle star des questions de développement economique n’est pas un prof à lunettes aux cheveux grisonnants mais une jeune zambienne diplômée d’Harvard et d’Oxford. Son livre, « Dead Aid : Why Aid is not working and how there is a better way for Africa » s’est vite retrouvé dans la liste des “best seller” aux USA et au Canada.

Alors que beaucoup se plaignent de la faiblesse de l’aide accordée aux pays pauvres, notamment en Afrique, la charmante jeune dame ne propose ni plus, ni moins que de mettre fin à l’« Aide Étrangère » qui ne fait, selon elle, que renforcer la corruption et la culture de dépendance dans les pays bénéficiaires comme ceux d’Afrique (Elle aurait certainement dit la même chose pour Haïti).

Sa solution (que je simplifie un peu) : mettre fin progressivement à l’aide venant des bailleurs de fonds (Union Européenne, USAID, Banque Mondiale, BID, etc.) dans les cinq prochaines années et ammener les gouvernements des pays pauvres à emprunter l’argent qui leur fait défaut auprès d’investisseurs privés. Fini les dons, fini les prêts à taux préférentiels (taux très faibles) dont bénéficient certains pays (Haïti et pays Africains entre autres) en empruntant à la Banque Mondiale ou à la Banque Interaméricaine de Développement (BID). N’ayant plus toutes ces facilités, le gouvernement d’un pays africain ou d’Haïti aurait plus d’incitation à mieux gérer son économie. L’aide étrangère cesserait ainsi d’alimenter la corruption et la dépendance envers les fameux « bailleurs de fonds ».

Pensez-vous qu’une telle solution marcherait en Haïti ? Vos commentaires sont les bienvenus !

13 comments:

  1. L'idée est intéressante et j'aime bien le fait que ça inciterait les pays à mieux gérer leur économie. Mais en Haïti comment est-ce que le gouvernement prêtera du secteur privé? Est-ce que cette pratique existe déjà? Je ne sais pas si le secteur privé est assez impliqué comme ça dans les affaires du gourvernement. Ensuite si le gouvernement échoue? Qui veillera à ce que ça se fasse sérieusement? Qu'est-ce qui dit que la pratique ne continuera pas? Car cera tout simplement un autre bailleur je crois... Est-ce que ça va freiner la corruption? Je n'en suis pas sûre.

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  2. Et si c'est un gouvernement "je m'en foutisse", ça pourrait ne rien donner. Ils pourraient continuer les pratiques de corruption. J'attends vraiment d'autres commentaires.

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  4. Sevrer progressivement certains pays des prets est un début avisé, mais il faudrait surtout encourager l'autonomie politique des pays noirs.
    TM

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  5. L’idée est intéressante, mais certain pays risquent de suffoquer économiquement car je ne vois quel investisseur privé voudrait prêter un pays comme Haïti. A mon avis, il faut trouver un moyen de lier les prêts aux avoirs des dirigeants. Si un responsable se sent engager personnellement (à travers ses biens, son salaire, etc), c’est sur qu’il veillerait à ce que les fonds soient bien utilisés. On aurait du même coup moins de gens à vouloir se présenter comme candidats.

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  6. @ Herold: En fait, je n’ai pas précisé qu’elle a travaillé pendant des années dans une firme très connue (Goldman Sachs) où sa spécialisation était justement d’aider des pays très pauvres d’Afrique à commencer à emprunter auprès d’investisseurs privés. Je ne dis pas nécessairement qu’elle a raison, mas elle s’y connait dans ce type d’opération et donne des dails sur la façon de procéder dans son bouquin.

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  7. Cette méthode ne marcherait pas en Haiti pour des raisons notables telles: l'incompétence, la corruption, la dégradation de l'environnement et l'absence de ressources naturelles/minières connues (identifiées, immédiatement exploitables). Il va de soi que le taux d'intérêt et les conditions de ces prêts seraient très différents de ceux couramment proposés par les organismes internationaux. Pensez-vous que nos élus subitement deviendraient plus intelligents et patriotes à cause des conditions des prêts? Il va s'en dire que la perception de taxes et d'impots seraient plus stidentes et systématiques qu'avant. Qu'adviendrait-il de l'emploi, de la croissance? Ce modèle éventuellement réussirait dans des états africains connus pour la richesse "inexploitée" de leur sous sol comme la RDC, le Nigéria (quelqu'un a dit corrompu?).

    La littérature sur le développement reconnait -et n'a jamais dénié d'ailleurs- que l'aide internationale est inefficace et ne peut nullement se substituer à l'effort endogène en matière de developpement. A ce niveau Haiti ne fait pas exception. Au contraire, plus que n'importe quel autre pays, cette reflexion s'avère cruciale pour la survie même de notre chère Haiti.
    Manadjah-

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  8. L'idee, dans son fondement, est interessante, meme quand elle presuppose que ces pays en developpement seront a meme de fonctionner comme de veritables entreprises. Cependant, j'aimerais bien connnaitre l'opinion de l'auteure concernant les activites dans lesquelles ces pays-la devraient investir afin de generer des plus-values. En effet, si ces pays se comportent comme des entreprises essayant d'avoir acces au capital prive, a l'instar de ces dernieres, ils doivent non seulement determiner des creneaux pour leurs investissements mais aussi etre competitifs.

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  9. L'auteur exprime une verite concernant l'aide etrangere mais la solution pour Haiti .....je suis certaine qu'il y a un moyen d'inciter le gouvernemnt/ceux qui ont le pouvoir( "de faire et de defaire"),a s'affranchir progressivement de ce systeme!??je me retrouvedans le commentaire d'Herold car la plupart de nos dirigants se soucient de leurs avantages (argents et benefices qui sont attaches a leur poste),ca pourrait contrecarrer le je m'enfoutisme .

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  10. L'idee de changer les bailleurs ne ferait pas vraiment une grande difference en Haiti car la specialite de nos dirigeants c'est d'identifier la faibelesse du systeme et d'en profiter quelqu'en soit la consequence.
    Le probleme reside dans qui va recevoir les fonds et qu'est ce qu'il planifie de faire avec. On devrait commencer par mettre un peu d'ordre chez nous avant de questionner la provenance des fonds, d'ailleurs il est vraie que certains pays africains sont aussi pauvres qu'Haiti mais notre realite est completement differente.

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  11. Idée folle. Que le capital soit d'origine privée ou publique (aide internationale) il sera toujours détourné contre l'intérêt commun aussi longtemps que nos dirigeants sont corrompus. Miantenant la grande question: comment la société haïtienne doit-elle s'organiser pour recruter des gouvernants sérieux?. La réponse est simple: elle n'y peut rien. Pourquoi? Nous expérimentons depuis tantôt 25 ans le système démocratique. A mon avis ce système fonctionne comme un grand oral où chaque citoyen est un membre du grand jury. Le candidat ayant obtenu plus d'avis favorables des membres de ce grand jury est reçu. Pourquoi de 25 ans ce grand jury ne fait qu'accepter les candidats les plus corrompus? Encore une réponse simple: parce notre société est haïtienne par essence corrompue.
    Pour répéter Lenine: Que faire?
    A vous!

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  12. @ Jude:Je suis loin d'etre d'accord avec toutes les idees de Mme Moyo. Cependant, il y a une difference fondamentale entre l'aide publique et un financement privé. Lorsqu'un investisseur étranger privé prête de l'argent à un gouvernement, il cherche à maximiser son profit. S'il ne pense pas que le gouvernement va mettre en place les politiques pour faire croître l'economie et augmenter ses recettes fiscales afin de pouvoir payer sa dette, il ne vous avancera pas un sou. Le gouvernement dans ce cas aura plus d'incitation à prendre des mesures favorisant la croissance de l'economie. Sinon pas moyen de payer la dette et tres difficile de trouver quelqu'un à qui emprunter à nouveau.Par contre lorsque vous recevez de l'aide de la BID, de la Banque Mondiale ou de l'USAID, l'objectif premier de ces bailleurs n'est pas la maximisation du profit. Beaucoup de considerations politiques entrent dans la decision de vous financer ou pas.Un pays qui ne prends pas de mesures pour faire croître son économie peut alors aisément continuer à recevoir de l'aide. D'où des effets pervers qui peuvent être plus importants dans le financement public.

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  13. pffffffff
    pour paraphraser un personnage que j ai beaucoup apprecié:
    "si c est pour dire des conneries de la sorte, (Mme Moyo)vous feriez mieux de fermer votre gueule", croire qu il y a une certaine discipline de marché ( idée tellement cher aux Chicago boys qui ont fait du chili le chili..) et une main invisible...
    Je n ai pas lu le bouquin de la chère dame ( et je ne planifie pas de le lire) mais en supposant que K.P. l'a bien résumé, je pense que cette dame se fout de la gueule des pauvres.
    qu il y a un problème avec les dirigeants et les dirigés d ailleurs c est un fait, que les aides sont souvent mal utilisées (en fin du point de vue des nécessiteux) c est un fait
    que cesser de donner et à la place et prêter à des taux de marchés sans garantie de AFD OU BID donc à de staux qui intégreraient une prime de risque est une connerie logique, mais une connerie quand même
    tout comme le syllogisme de l'emmental
    "plus il y d emmental plus y a de trous
    orplus y a de trous moins y a d emmental
    donc plus y a d emmental, moins y a d emmental"
    Une connerie logique
    ma proposition pour réduire la pauvreté et la corruption: réduire la pression insécuritaire ( ce qui permettra à des gens respectueux d'oser diriger
    comment faire : Réduire la Population
    car au final c est toujours "Les Gens" le problème

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