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Friday, July 24, 2009

Tourisme en Haïti: capitaliser sur Labadie.

Touristes sur la plage de Labadee™.
Les obstacles au développement du tourisme en Haïti sont nombreux, cependant un récent article de la revue spécialisée Travel Weekly signale comment le potentiel d’Haïti peut être mis à profit, notamment à Labadie et le nord d’Haïti en général. L’article recèle pleins d’informations sur l’état actuel du tourisme en Haïti et les possibilités d’extension du secteur. Morceaux choisis accompagnés de quelques unes de mes réflexions:

Haïti reçoit en moyenne 1,5 million de visiteurs par an dont 500 000 touristes étrangers (la quasi-totalité débarquant à Labadie).

Comment profiter de la proximité de la Citadelle et y attirer les touristes de Labadie ? Une route passant par le Cap nécessite réaménagement et assainissement de la ville, une possibilité à plus court terme serait de construire une route passant par la baie de l’Acul pour aboutir à Milot. Autre obstacle : où conduire un touriste accidenté durant l’excursion vers la Citadelle? En effet une compagnie internationale ne s’engagera pas à conduire des touristes à 910 m d’altitude s’il n’y a pas garantie de soins d’urgence en cas d’accident. Sur ce point je me demande si on ne pourrait envisager une coopération avec l’hôpital de Milot (d’une grande renommée dans la région d’ailleurs) où des investissements bénéficiant à la population locale pourraient être consentis tout en garantissant la disponibilité de soins d’urgence pour visiteurs accidentés.

La Royal Caribbean (Compagnie de croisière qui exploite le site « Labadee ») emploie 230 haïtiens de façon régulière et 300 à titre de contractuels.

La Royal Caribbean paie 6$ US par passager à l’état haïtien. Si ma mémoire est bonne je crois que ces revenus sont censés être partagés à part égale entre la commune du Cap-Haitien, le gouvernement central et le CASEC de la section communale où se trouve le village de Labadie (Bande du Nord) faisant de lui-du moins sur papier-le CASEC le plus riche de la république.
Le contrat d’exploitation du site de « Labadee » s’étend à 2026, la compagnie travaille sur une proposition de renouvellement du contrat qui s’étendrait à 2050.

Le site de « Labadee » a une capacité de 8 000 visiteurs mais n’en accueille pour le moment que 4400. Pour accueillir l’ «Oasis of the Seas », le plus grand bateau de croisière du Monde, des travaux sont actuellement réalisés afin d’agrandir le port et de permettre aux touristes de passer directement du bateau à la plage (Ils empruntent actuellement une chaloupe en laissant le bateau pour se rendre sur le site).

Au début de l’exploitation du site (fin des années 80 et début des années 90) , la Royal Caribbean évitait de préciser que « Labadee » se trouvait en Haïti. On informait les touristes qu’ils feraient escale sur l’île d’ « Hispaniola ». Ce n’est plus le cas, la compagnie indique ouvertement que le site se trouve en Haïti.

Il y a Labadie et « Labadee™ ». Labadie est le village de pêcheurs le plus proche du site et « Labadee™ » est la station balnéaire aménagée par la Royal Caribbean qui l’a enregistrée comme une marque déposée (trade mark). La compagnie a opté pour ce nom afin de ne pas effrayer ses clients anglophones avec la terminaison « die » (mourir). Cette décision avait suscité de nombreuses protestations du côté haïtien.

Thursday, June 25, 2009

Cinéma Haïtien Vs Cinéma Africain (Nigérian)


Les images africaines envahissent petit à petit les écrans d’Haïti et de sa Diaspora. De passage récemment au Cap-Haïtien, je remarquai, au cours d’une soirée que trois des cinq chaînes de télé de la ville diffusaient des « films africains ». Le phénomène est moins prononcé à Port-au-Prince, mais il est de plus en plus courant de retrouver ces films auprès des vendeurs ambulants de DVD de la capitale. La vague africaine semble aussi avoir atteint la Diaspora haïtienne et les copies piratées de films venant du continent noir s’y vendent comme des petits pains. Entretemps, la fièvre de production de films haïtiens du début des années 2000 est retombée (quoique la qualité ne fût pas toujours au rendez-vous) et pour citer Arnold Antonin, « la chute a été aussi vertigineuse que l’ascension ». Comment expliquer le sort différent des deux cinémas?
Le cinéma africain…ou plutôt, nigérian : Welcome to Nolllywood !
Les fameux « films africains » qui captivent le public haïtien viennent du Nigéria. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une mince affaire ! A raison de 200 films par mois et un chiffre d’affaire annuel estimé à 250 millions de dollars, l’industrie cinématographique nigériane ou Nollywood (le N du Nigeria remplaçant le H du Hollywood américain) produit le plus grand nombre de films au monde par année, après l'Inde et plus que les USA. Certains acteurs sont tellement demandés qu’ils peuvent participer à 3 ou 4 tournages en une journée. Les films sont produits directement pour la vente sur DVD (à 2$ US l’unité), sans passer par les salles de ciné. Utilisant des scénarios simplistes, ils sont tournés en une ou deux semaines et l’un des plus connus cinéastes nigérians déclare pouvoir les faire en 3 jours! Utlisant ensuite le réseau des Nigérians vivant à l’étranger, les DVD se retrouvent facilement dans les villes américaines.
C’est d’ailleurs, à mon avis, au contact des nigérians des «États-Unis que nos compatriotes de la Diaspora ont fait connaissance avec ce type de cinéma avant de l’exporter au bercail. Avec des personnages qui ressemblent physiquement à beaucoup d’haïtiens, dans un décor familier de pays « sous développé », sans compter des thèmes pas trop éloignés de la vie quotidienne haïtienne (une épouse sur laquelle la maîtresse de son mari a jeté un sort, un jeune homme qui laisse la vie « mondaine » pour se « convertir » etc.), les ingrédients du succès des « films africains » en Haïti étaient là !
Causes du déclin
Après avoir explosé, le nombre de films haïtiens produits a rapidement chuté. Pourquoi? Serait-ce la faute aux DVD copiés (bootlegs) ? N’y a-t-il plus de « producteurs » prêts à financer les films locaux ? La baisse du pouvoir d’achat du public a-t-elle été si prononcée au point de rendre la production de films haïtiens non rentables? Les cinéastes et « apprentis cinéastes » se sont ils brusquement rendus compte que « faire du cinéma » ne rapporte pas autant que ça ? La concurrence des films nigérians est-elle si rude qu’elle décourage la production locale ? Quelle est votre opinion ?