
Les images africaines envahissent petit à petit les écrans d’Haïti et de sa Diaspora. De passage récemment au Cap-Haïtien, je remarquai, au cours d’une soirée que trois des cinq chaînes de télé de la ville diffusaient des « films africains ». Le phénomène est moins prononcé à Port-au-Prince, mais il est de plus en plus courant de retrouver ces films auprès des vendeurs ambulants de DVD de la capitale. La vague africaine semble aussi avoir atteint la Diaspora haïtienne et les copies piratées de films venant du continent noir s’y vendent comme des petits pains. Entretemps, la fièvre de production de films haïtiens du début des années 2000 est retombée (quoique la qualité ne fût pas toujours au rendez-vous) et pour citer Arnold Antonin, « la chute a été aussi vertigineuse que l’ascension ». Comment expliquer le sort différent des deux cinémas?
Le cinéma africain…ou plutôt, nigérian : Welcome to Nolllywood !
Les fameux « films africains » qui captivent le public haïtien viennent du Nigéria. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une mince affaire ! A raison de 200 films par mois et un chiffre d’affaire annuel estimé à 250 millions de dollars, l’industrie cinématographique nigériane ou Nollywood (le N du Nigeria remplaçant le H du Hollywood américain) produit le plus grand nombre de films au monde par année, après l'Inde et plus que les USA. Certains acteurs sont tellement demandés qu’ils peuvent participer à 3 ou 4 tournages en une journée. Les films sont produits directement pour la vente sur DVD (à 2$ US l’unité), sans passer par les salles de ciné. Utilisant des scénarios simplistes, ils sont tournés en une ou deux semaines et l’un des plus connus cinéastes nigérians déclare pouvoir les faire en 3 jours! Utlisant ensuite le réseau des Nigérians vivant à l’étranger, les DVD se retrouvent facilement dans les villes américaines.
Les fameux « films africains » qui captivent le public haïtien viennent du Nigéria. N’allez pas croire qu’il s’agit d’une mince affaire ! A raison de 200 films par mois et un chiffre d’affaire annuel estimé à 250 millions de dollars, l’industrie cinématographique nigériane ou Nollywood (le N du Nigeria remplaçant le H du Hollywood américain) produit le plus grand nombre de films au monde par année, après l'Inde et plus que les USA. Certains acteurs sont tellement demandés qu’ils peuvent participer à 3 ou 4 tournages en une journée. Les films sont produits directement pour la vente sur DVD (à 2$ US l’unité), sans passer par les salles de ciné. Utilisant des scénarios simplistes, ils sont tournés en une ou deux semaines et l’un des plus connus cinéastes nigérians déclare pouvoir les faire en 3 jours! Utlisant ensuite le réseau des Nigérians vivant à l’étranger, les DVD se retrouvent facilement dans les villes américaines.
C’est d’ailleurs, à mon avis, au contact des nigérians des «États-Unis que nos compatriotes de la Diaspora ont fait connaissance avec ce type de cinéma avant de l’exporter au bercail. Avec des personnages qui ressemblent physiquement à beaucoup d’haïtiens, dans un décor familier de pays « sous développé », sans compter des thèmes pas trop éloignés de la vie quotidienne haïtienne (une épouse sur laquelle la maîtresse de son mari a jeté un sort, un jeune homme qui laisse la vie « mondaine » pour se « convertir » etc.), les ingrédients du succès des « films africains » en Haïti étaient là !
Causes du déclin
Après avoir explosé, le nombre de films haïtiens produits a rapidement chuté. Pourquoi? Serait-ce la faute aux DVD copiés (bootlegs) ? N’y a-t-il plus de « producteurs » prêts à financer les films locaux ? La baisse du pouvoir d’achat du public a-t-elle été si prononcée au point de rendre la production de films haïtiens non rentables? Les cinéastes et « apprentis cinéastes » se sont ils brusquement rendus compte que « faire du cinéma » ne rapporte pas autant que ça ? La concurrence des films nigérians est-elle si rude qu’elle décourage la production locale ? Quelle est votre opinion ?