De quoi s’agît-t-il ?
Le projet vise à construire, à La Gonâve, le plus grand port touristique de la Caraïbe. L’île accueillerait six bateaux de croisière par semaine à raison de 6 000 passagers par bateau. 250 000 hectares devraient être mis en valeur afin de nourrir ces touristes et la construction d’un aéroport international est prévue. Le projet devrait s’étaler sur 20 ans et produire, entres autres, les résultats cités au début. Un centre de formation serait également construit en vue de former le personnel haïtien qui sera employé sur le site. La Gonâve fonctionnerait comme une entreprise liée par contrat (renouvelable) de 49 ans à l’état haïtien qui recevrait 34% de tous les revenus générés sur l’île.
Le problème.
Les investisseurs se plaignent de la lenteur de l’état haïtien à leur accorder l’autorisation nécessaire pour lancer le projet alors que les documents nécessaires à l’étude du dossier ont été fournis au gouvernement depuis un an. Ils menacent du coup de se rendre en République Dominicaine au cas où cette approbation ne leur serait pas accordée dans les prochains jours. Dans une interview sur Radio Métropole, le Directeur du Centre de Facilitation des Investissements (CFI) confirme que le dossier est à l’étude. Vu que l’état haïtien n’est pas habitué à recevoir des demandes d’investissement d’une telle envergure, le délai d’analyse du dossier dure plus longtemps, assure-t-il.
La Gônave a le vent en poupe.
Ces investisseurs sont loin d’être les seuls à s’intéresser à l’île. Selon les rumeurs, il y aurait une quinzaine de méga-projets d’investissement concernant La Gonâve déposés par des entrepreneurs étrangers et haïtiens auprès du gouvernement. A titre d’exemple, une recherche rapide sur Google me dirige vers le site du La Gonâve Development Corporation (GDC), formé par des investisseurs d’Haïti et de sa Diaspora, lesquels seraient prêts à débourser cinq milliards de dollars pour un projet de développement de l’île.
Questions
Tout cela paraît bien beau. Cependant, à entendre les promoteurs du projet de 48 milliards de dollars, on a parfois quelques difficultés à cerner leurs objectifs. Dans une interview accordée sur Vision 2000, à laquelle intervenait notamment Fred Rice, PDG de la firme américaine Global Renewable Energy Group, le projet est présenté à la fois comme un pôle touristique, un centre de production énergétique régional et une place d’implantation de sociétés financières. Une recherche rapide à partir de Google (oui encore Google !) sur Fred Rice et la Global Renewable Energy Group ne fourni aucun résultat concernant l’entrepreneur. Quant au site de son entreprise, il est encore en construction…En plus, à ce stade du projet, on s’attendrait à une maquette ou une présentation 3D du projet…rien de pareil n’a été présenté. Espérons que de plus amples informations seront disponibles sous peu.