Saturday, February 13, 2010

Brèves réactions sur le plan se sauvetage national

Le plan stratégique de sauvetage national proposé par différentes personnalités haïtiennes est une heureuse initiative. Dans la circonstance qui prévaut depuis le 12 janvier, on ne peut qu’encourager nos compatriotes à réfléchir et à proposer des solutions aux nombreux problèmes que confronte Haïti. Cependant, on doit regretter que le plan proposé (tout au moins la partie qui concerne le developpemnet économique) reproduise les mêmes faiblesses d’autres plans bien avant lui. Quelles sont ces faiblesses ?

Trop souvent le plan parle d’un objectif sans indiquer COMMENT cet objectif sera réalisé. Exemples : les auteurs parlent d’ « augmenter les capacités exportatrices du pays », d’ « attirer les investissements directs étrangers », d’ « améliorer l’environnement des affaires » ou encore de « gérer toutes les formes de déchets produits par des catastrophes naturelles » sans rien dire sur COMMENT s’y prendre pour atteindre de tels objectifs. Idem pour les recommandations concernant le secteur touristique. Les auteurs reprennent des vœux pieux comme « augmenter le nombre d’hôtels » ou « dynamiser le tourisme local » toujours sans décrire les moyens pour y arriver. La liste ne s’arrête pas là et les exemples d’objectifs sans description des moyens à utiliser pour les atteindre abondent. C'est là le principal défaut du document.

Le plan propose également de créer des organismes dont on se demande qu’elle sera leur apport par rapport aux autres organismes déjà existants. Parmi les organismes proposés : une Agence Nationale pour le Développement du Tourisme (dont on se demande quelle serait la différence avec le Ministère du Tourisme) et un Haut Commissariat à l’Intelligence Économique (quel rôle pourrait –il jouer que le ministère du commerce ou de l’économie serait incapable d'assumer?).

Le document fait 173 pages et gagnerait à être plus court. Une bonne partie du texte ne reprend que des faits déjà connus. Il est vrai qu’un rappel de la situation peut toujours être utile, mais le plan aurait gagné en clarté s’il s’intéressait beaucoup plus aux moyens à mettre en œuvre pour parvenir aux buts fixés, au lieu d’énumérer des objectifs sur lesquels il y a déjà un certain consensus.

Ceci dit, que faire face aux défis énormes de la reconstruction ? Quel plan suivre ? À notre humble avis, le rapport présenté par Paul Collier en janvier 2009 peut toujours être un bon point de départ. Bien entendu il n’est pas exempt de faiblesses et devrait être ajusté à la situation qui se présente à nous depuis le 12 janvier. Collier a également écrit un article qui adapte des arguments de son rapport à la situation post 12 janvier. Dans un prochain post, nous reviendrons sur le rapport Collier et comment on pourrait s’en inspirer.

Thursday, February 11, 2010

Des personnalités haïtiennes proposent un plan stratégique de sauvetage national

Rudolph Boulos, Marc Bazin, Leslie Péan, Jessie Cameau Coicou, Sauveur Pierre Etienne (entre autres) proposent un plan stratégique de sauvetage national. Vous pouvez accéder au document ici.

Monday, February 8, 2010

L'exode vers la province...


Cette carte donne une idée de l'exode vers la province qui a suivi le séisme. À noter que les chiffres présentés ne prennent en compte que les passagers ayant utilisé les bus gratuits du gouvernement. Ceux qui sont rentrés en province à leur propre frais ne sont donc pas inclus. Il y a eu aussi dernièrement des reportages relatant le retour à Port-au-Prince de ceux qui dans un premier temps avaient fui la capitale, celle ci demeurant le centre de l'activité économique, malgré la catstrophe. (Cliquer sur l'image pour agrandir). Via Research for Haiti.

Acheter autant que possible des produits d’Haïti/Un sac de riz peut sauver des vies, mais un sac d’engrais est plus utile à moyen terme.

L’aide humanitaire (particulièrement l’aide alimentaire) est une arme à double tranchant. Elle peut sauver des vies tout comme détruire l’activité productive (agriculture surtout, mais pas seulement). Exemple : beaucoup de bouteilles d’eau sont expédiées en Haïti , alors que le pays en produit. La meilleure façon d’aider serait d’acheter de l’eau auprès d’entreprises qui en produisent en Haïti (et oui beaucoup sont en état de fonctionner).
De même, envoyer des sacs de riz peut aider, mais c'est loin d'être une solution durable. Des sacs d’engrais pour aider les agriculteurs à répondre aux besoins locaux est de loin une meilleure solution pour le moyen et le long terme. Ainsi on sauverait des vies tout en aidant l’économie à se reprendre en créant des emplois. L’idée d’acheter les produits locaux est notamment promue par l’ONG Peace Dividend Trust. Vous pouvez explorer l’idée beaucoup plus en détail en cliquant ici.

Tuesday, January 26, 2010

Que faire des débris d’immeubles effondrés lors du séisme ?


Les jeter à la mer pour attirer les poissons???

Il ne s’agît pas d’une blague. Jeter des matériaux de construction, des pneus, ou de la feraille à la mer permet de créer un récif artificiel (artificial reef en anglais) et tout comme un récif naturel, le récif artificiel attire poissons, mollusques et autres résidents du monde marin. Qui dit abondance d’animaux marins dit opportunités intéressantes pour la pêche et l’élevage de poissons (aquaculture). Et parler de du développement de la pêche revient à parler d’augmentation de la production alimentaire locale et de création d’emplois. De plus, avec tous les poissons et autres animaux marins qui y élisent domicile, les récifs artificiels attirent tout naturellement des amateurs de plongée sous marine et servent même à créer les genres de vagues dont les amateurs de surf sont friands. Donc, au-delà de la pêche, les récifs artificiels pourraient contribuer au développement du tourisme.

Bien entendu il ne suffira pas de jeter ces débris à la mer n’importe comment. Un récif artificiel nécessite un projet bien ficelé et une sérieuse étude d’impact environnemental, car aussi intéressante que paraît l’idée, certains ont mal tourné. Tel est le cas d’un récif construit en Floride qui a fini par nuire à la flore marine. Toutefois des exemples de récifs artificiels réussis existent comme à l’île de la Réunion où l'on est en train d’en construire, justement, à partir du béton venant d’immeubles démolis.

Loin d’être une panacée, la possibilité de créer des récifs artificiels le long des 1 771 km de côtes d’Haïti mérite d’être étudiée. Et si jamais l’idée est trop coûteuse ou trop risquée sur le plan environnemental, d’autres utilisations des débris du séisme sont à explorer. Le béton provenant des décombres peut par exemple être broyé et mélangé à d’autres matières peut être utilisé dans la construction de routes et d’immeubles, comme le fait remarquer le président de GDG béton dans cette interview avec la radio américaine NPR.

Photo: Richard Ling et Wikipedia

Monday, January 25, 2010

Bill Clinton comme administrateur en chef ?


Cet article du magazine The Economist ne propose ni plus ni moins que de remplacer l’actuel gouvernement par une administration intérimaire ayant à sa tête Bill Clinton et assisté d’un haïtien comme premier ministre.

Photo: Getty Images

Quelles solutions apporter aux problèmes d’Haïti? Économistes et autres « experts en développement » opinent après le séisme du 12 janvier.

Haïti vient d’hériter d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Des millions de nos concitoyens doivent désormais être soignés, nourris et abrités dans l’urgence si nous voulons éviter que les pertes en vies humaines ne s’alourdissent. Mais, au-delà de ces besoins immédiats, que faire ? Quelles réponses concrètes apporter à des maux comme la pauvreté de masse, la faiblesse de l’état ou l’exclusion sociale qui ont été notre marque de fabrique pendant trop longtemps ?

Plusieurs économistes et autres « experts en développement » se sont penchés sur la question et les propositions sur ce qu’il faudrait faire pour résoudre les problèmes de long terme d’Haïti arrivent de toute part. Loin d’être toujours d’accord avec ces propositions (qui se contredisent souvent d’ailleurs), nous pensons cependant qu’ils peuvent aider à susciter les réflexions et les débats qui nous font tant défaut. Dans les prochains posts, Kaytikal entend vous présenter ces différentes idées et vous encourage plus que jamais à y réfléchir, à en discuter et à les commenter.

Wednesday, January 20, 2010

Interesting article by Haitian PhD student in earthquake engineering for CNN.

Fouche is an engineering PhD student at the State University of New-York, Buffalo.
The link is here.

Monday, January 18, 2010

Tuesday, November 10, 2009

La plante miracle ? «Gwo mestiyen », pour ou contre ?

Planter massivement du Jatropha (« Gwo mestiyen » en créole) en Haïti reviendrait à faire d’une pierre plusieurs coups. Selon ses promoteurs, le Gwo Mestiyen est une plante ultra résistante qui peut se développer rapidement sur les pentes arides de nos mornes déboisés et les protéger contre les inondations dévastatrices. De plus, ses fibres peuvent être utilisées en remplacement du charbon de bois pour la cuisson ou pour fabriquer de l’huile qui servira de carburant à des génératrices produisant de l’électricité. Pour couronner le tout, les déchets provenant de la production de l’huile à partir du Gwo mestiyen peuvent être transformés en compost ou encore en nourriture pour poulets et cochons, voire même pour tilapia.

Des investisseurs haïtiens et étrangers sont actuellement intéressés à planter du Gwo mestiyen sur grande échelle selon cet intéressant article du New York Times. Par contre la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) soutient que pour produire suffisamment d’huile, le Gwo Mestiyen doit être planté sur des terres fertiles et remplacer ainsi la production de pois, maïs, bananes, patates et autres ignames. Le Gwo Mestiyen mettrait en quelque sorte ce qui reste de la production alimentaire locale en danger. Considérant les bénéfices et risques supposés du Gwo Mestiyen, vaut-il la peine d’essayer sa culture sur grande échelle quitte à importer un peu plus de quoi manger? Quelle devrait être la priorité ? Protection de l’environnement ou production alimentaire locale?
Photo: rechargenews.com

Sunday, September 27, 2009

Des entreprises haïtiennes classées parmi les meilleures de la Caraïbe.


Des entreprises haïtiennes arrivent dans le peloton de tête du Pionners of Prosperity Awards, un concours récompensant des entreprises caraïbéennes performantes évoluant dans des environnements difficiles. La Compagnie d’assurance AIC obtient le 2ème prix, l’entreprise informatique Solutions S. A. et la firme Gama sont également dans le peloton de tête. Toutes nos félicitations à ces trois entreprises !
Fait à signaler, deux des 3 firmes (Gama et Solutions S.A.) ont été créées par des anciens de la Faculté des Sciences de l'Université d'État d'Haïti. Quand on connait ce que peut apporter l'université au développement d'Haïti et quand on observe la crise actuelle à l'UEH, on se dit qu'un sursaut pour éviter la disparition de ce patrimoine est plus qu'urgent.
Les vidéos de présentation de AIC et Solutions S.A. lors du concours suivent :

Solutions S.A. from DDC International on Vimeo.


Alternative Insurance Company from DDC International on Vimeo.

Thursday, August 20, 2009

Interesting article on Haiti from the most famous travel & tourism magazine.

The beach at Les Anglais (Sud).

We don’t have the opportunity to read such interesting pieces on Haiti in the International press too often. You may find the article a bit long but I think it’s worth reading. Click on the link here.
Photo: Brigitte Lacombe, Condé Nast Traveler.

Thursday, August 6, 2009

Recréer Hong Kong en Haïti ? Propositions d’un célèbre économiste.

Vue nocturne des gratte-ciel de Hong Kong.

Créer des villes sur le modèle de Hong Kong dans les pays les plus pauvres du monde, tel serait le moyen d’y amorcer le développement économique selon le célèbre économiste américain Paul Romer. L’idée peut paraître saugrenue à plus d’un, mais faisons en rapidement le tour.

Pourquoi choisit-il Hong Kong comme modèle? Hong Kong est maintenant une ville chinoise mais entre 1842 et 1997 elle a été sous administration britannique. Alors qu’elle n’était qu’un village de pêcheurs en 1842 elle s’est rapidement développée pour devenir l’une des villes les plus prospères de la Chine et du monde. Parmi les rasions de ce succès, beaucoup pointent du doigt le système mis en place par les anglais. Ce système très favorable à la création d’entreprises et aux investissements aurait permis à ses habitants de s’enrichir beaucoup plus rapidement que ceux du reste de la Chine qui ont du faire face à des décennies de déclin économique jusqu’à la fin des années 70. À cette époque, les dirigeants chinois voyant le succès de Hong Kong n’ont pas hésité à copier le modèle et à l’appliquer à d’autres villes en créant les Zones Économiques Spéciales (Z.É.S.).

Ces Z.É.S. où de nombreux services sont fournis par des entreprises privées (électricité par exemple) disposent aussi d’une législation plus avantageuse pour les entreprises (faibles taxes, terrains et locaux à prix réduit) et ont rapidement prospéré par rapport au reste de la Chine. À titre d’exemple, la Z. É.S. de Shenzen a reçu des dizaines de milliards d’investissements étrangers depuis le début des années 80 et est devenu le 2ème plus grand port de la Chine alors qu’elle n’était qu’un village en 1979. Le modèle a été répliqué à travers de nombreuses villes chinoises depuis et a permis à la Chine de se transformer en 2ème économie mondiale derrière les USA à la fin des années 2000. Il est à signaler qu’ au lieu d’appliquer le régime des Z.É.S. a travers tout le pays en même temps, leur création progressive a permis au gouvernement chinois de concentrer de faibles ressources dans des régions bien précises pendant un certain temps. Cette application progressive lui a sans doute aussi permis d’apprendre ce qui marchait et ce qui ne marchait dans le modèle avant de l’étendre à travers le pays.

Paul Romer propose donc de créer des villes régies par une législation économique similaire à celle de Hong Kong et des Z.É.S. chinoises à travers les pays les plus pauvres de la planète. Des villes qui pourraient être co-administrées par le pays où elles sont situées et un pays étranger plus avancé économiquement à la manière de l’accord entre la Grande Bretagne et la Chine dans le cas de Hong Kong. La proposition de Romer va sans doute attirer beaucoup de critiques vu son caractère, disons le franchement, néo-colonial. Mais peut-on le rejeter d’un revers de main quand on voit l’amélioration des conditions de vie des chinois durant ces 30 dernières années obtenue à partir de la réplication du modèle de Hong Kong? Serait-il souhaitable/possible de l’appliquer en Haïti ? Vos commentaires sont les bienvenus!

PS : Ceux qui sont intéressés à avoir les détails des propositions de Romer peuvent visionner ce clip vidéo ou consulter son blog.
Photo: asiahotels.com

Tuesday, July 28, 2009

Qui a dit que ce blog devait être “sérieux”?


Qui a dit que ce blog devait être “sérieux”? Qui a dit qu’il devait y avoir une certaine cohérence dans les idées ? Qu’il ne fallait pas mélanger ce qui paraît disparate ? Mais bon…un blog c’est aussi fait pour ça.
Commençons par parler du nom vrai nom de Wyclef. Peut-être que vous le saviez, mais moi non. L’haïtien le plus connu de la planète répond au véritable nom de Nel Ust Wycliffe Jean. Voilà ce qui s’appelle un vrai nom d’haïtien! Ce prénom, Nel Ust Wycliffe l’a reçu de son père pasteur s’inspirant du prénom du théologien anglais Wycliffe John. Pour le Nel Ust, je ne vois toujours pas d’où il vient. Ce dont je suis sûr c’est que Pasteur Jean ne manquait pas d’imagination, comme en témoigne les prénoms de deux autres de ses enfants Blandinna Melky Jean et Farel Sedeck Guerschom Jean. Ceux qui sont versés dans l’Ancien Testament remarqueront que le nom du personnage biblique Melkysedeck (Melchisédech en français) a été partagé entre le frère et la sœur. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi nous autres haïtiens sommes si créatifs quand il s’agit de trouver des prénoms ?
Sur une note plus sérieuse, mentionnons la parution prochaine du livre de notre compatriote philosophe Wilson Décembre : Vitalité et Spiritualité. L’auteur qui enseigne à Pace University et à la City University of New-York y parle du rapport au monde afro-haïtien en faisant dialoguer les auteurs indigénistes haïtiens avec des penseurs occidentaux comme Nietzsche, Freud ou Sartre. Le livre devrait sortir au mois de septembre dans la maison d’édition française bien connue l’Harmattan.
Bon voilà, j’ai réussi à faire un texte. Cohérent ? J’en doute. Encore une fois si vous avez une théorie pour expliquer la créativité haïtienne en ce qui à trait aux prénoms, n’hésitez pas à la partager avec nous.

Friday, July 24, 2009

Tourisme en Haïti: capitaliser sur Labadie.

Touristes sur la plage de Labadee™.
Les obstacles au développement du tourisme en Haïti sont nombreux, cependant un récent article de la revue spécialisée Travel Weekly signale comment le potentiel d’Haïti peut être mis à profit, notamment à Labadie et le nord d’Haïti en général. L’article recèle pleins d’informations sur l’état actuel du tourisme en Haïti et les possibilités d’extension du secteur. Morceaux choisis accompagnés de quelques unes de mes réflexions:

Haïti reçoit en moyenne 1,5 million de visiteurs par an dont 500 000 touristes étrangers (la quasi-totalité débarquant à Labadie).

Comment profiter de la proximité de la Citadelle et y attirer les touristes de Labadie ? Une route passant par le Cap nécessite réaménagement et assainissement de la ville, une possibilité à plus court terme serait de construire une route passant par la baie de l’Acul pour aboutir à Milot. Autre obstacle : où conduire un touriste accidenté durant l’excursion vers la Citadelle? En effet une compagnie internationale ne s’engagera pas à conduire des touristes à 910 m d’altitude s’il n’y a pas garantie de soins d’urgence en cas d’accident. Sur ce point je me demande si on ne pourrait envisager une coopération avec l’hôpital de Milot (d’une grande renommée dans la région d’ailleurs) où des investissements bénéficiant à la population locale pourraient être consentis tout en garantissant la disponibilité de soins d’urgence pour visiteurs accidentés.

La Royal Caribbean (Compagnie de croisière qui exploite le site « Labadee ») emploie 230 haïtiens de façon régulière et 300 à titre de contractuels.

La Royal Caribbean paie 6$ US par passager à l’état haïtien. Si ma mémoire est bonne je crois que ces revenus sont censés être partagés à part égale entre la commune du Cap-Haitien, le gouvernement central et le CASEC de la section communale où se trouve le village de Labadie (Bande du Nord) faisant de lui-du moins sur papier-le CASEC le plus riche de la république.
Le contrat d’exploitation du site de « Labadee » s’étend à 2026, la compagnie travaille sur une proposition de renouvellement du contrat qui s’étendrait à 2050.

Le site de « Labadee » a une capacité de 8 000 visiteurs mais n’en accueille pour le moment que 4400. Pour accueillir l’ «Oasis of the Seas », le plus grand bateau de croisière du Monde, des travaux sont actuellement réalisés afin d’agrandir le port et de permettre aux touristes de passer directement du bateau à la plage (Ils empruntent actuellement une chaloupe en laissant le bateau pour se rendre sur le site).

Au début de l’exploitation du site (fin des années 80 et début des années 90) , la Royal Caribbean évitait de préciser que « Labadee » se trouvait en Haïti. On informait les touristes qu’ils feraient escale sur l’île d’ « Hispaniola ». Ce n’est plus le cas, la compagnie indique ouvertement que le site se trouve en Haïti.

Il y a Labadie et « Labadee™ ». Labadie est le village de pêcheurs le plus proche du site et « Labadee™ » est la station balnéaire aménagée par la Royal Caribbean qui l’a enregistrée comme une marque déposée (trade mark). La compagnie a opté pour ce nom afin de ne pas effrayer ses clients anglophones avec la terminaison « die » (mourir). Cette décision avait suscité de nombreuses protestations du côté haïtien.

Sunday, July 19, 2009

Moloch Tropical: le blog du dernier film de Raoul Peck sur le Net.

Tournage en plein brouillard à la Citadelle.

Le blog de « Moloch Tropical », dernier film de Raoul Peck tourné en plein Citadelle Laferrière, vaut le détour. L’équipe du film y relate le déroulement du tournage entre avril et mai 2009 et présente les acteurs (dont Jessica Généus, Jimmy Jean Louis et Sonia Rolland ex-miss France) ainsi que le décor et de superbes photos de la Citadelle. Le tournage semble avoir été l’occasion d’une fructueuse coopération avec la population locale. Les habitants de Milot et des environs ont ainsi joué aux figurants, produit la nourriture alimentant l’équipe alors que les artisans locaux construisaient une bonne partie du décor.

À rappeler qu’il ne s’agît pas d’un film sur Henri Christophe, comme certains l'auraient cru. Selon le synopsis, Moloch Tropical raconte les dernières vingt-quatre heures d’un gouvernemnet avant sa chute. «Dans le huis clos d’un palais-forteresse niché au sommet d’une montagne, le « Chef Suprême » entouré de ses proches collaborateurs, se prépare pour une soirée de gala commémoratif, où seront présents dignitaires et chefs d’états étrangers. Mais ce jour-là dans la ville, des barricades s’élèvent. Et c’est là que les choses vont déraper…»













Scène du film: le president entouré de ses hommes (les capois reconnaîtront Rosny Félix à droite).
Au-delà de sa dimension purement artistique, « Moloch Tropical » rappelle, à ceux qui l’auraient oublié, tout ce qu’il est encore possible de tirer de nos ressources propres.
Chapeau à Raoul Peck !
Photos:Marie Baronnet/Blogs ARTE TV: Moloch Tropical

Tuesday, July 14, 2009

CNN/Anderson Cooper : Rèstavèk ou être esclave en Haïti.

Lundi 13 juillet 2009, Haïti est au centre de AC 360⁰, l’émission phare d’Anderson Cooper sur CNN. Le seul pays né d’une révolution d’esclaves est sous les projecteurs à cause, justement, des milliers d’enfants qui s’y trouvent dans un état de quasi-servitude. Le fait qu’un rèstavèk corresponde ou non à la définition du terme esclave fait encore débat dans certains milieux d’Haïti et beaucoup souligneront que Ti Joseph placé chez Tante Violette va à l’école le soir et reçoit deux repas par jour.

Néanmoins, quelque soit votre définition d’un rèstavèk, nul ne peut nier qu’il s’agit d’une condition humainement dégradante. Nul ne peut non plus attendre d’un enfant, qui passe ses journées à vider les pots de chambre (les fameux vaz) et à nettoyer les parquets sous les flots d’injures d’une Matant, qu’il apprenne grand-chose à l’ «école» (dans les cas où il y va) dans l’après-midi.

La Fondation Maurice Sixto et The Restavek Foundation (fondée par Jean Robert Cadet, lui-même ancien rèstavèk ) continuent de mener une campagne active contre le système et une plus grande attention est désormais accordée à la question au niveau international (cf : cet autre émission de CNN sur la question en 2007). Toutefois la lutte contre le « système rèstavèk » sera longue. Elle sera d’autant plus difficile que les conditions de vie du paysan continuent de se détériorer, mettant les parents sous la pression d’envoyer leur progéniture chez une Matant en ville.

La bonne nouvelle est que le sort d’une telle lutte dépend aussi de nos choix individuels. Chacun de nous peut décider de ne pas prendre en charge un Ti Joseph qu’on enverra peut être à l’école en échange de multiples services. Chacun de nous peut en parler autour de nous et travailler à changer les attitudes sur la question.

P.S. : L’ émission d’Anderson Cooper sur les rèstavèk sera en rediffusion ce mardi 14 juillet sur CNN à 10 heures PM (heure de l’est des États-Unis).
Photo:Restavek Rescue.org